24 232 euros. C’est le chiffre qui barre la route à nombre de veufs et veuves chaque année. Un plafond de ressources, rigide, qui détermine si la pension de réversion du régime général vous tend la main ou vous claque la porte au nez. Dépassé ce seuil ? La demande risque d’être rejetée ou la pension rognée, et ce même si le décès du conjoint est récent. À l’inverse, certains capitaux, comme ceux issus d’une assurance-vie, restent en dehors du radar des caisses. D’autres aides, elles, sont systématiquement comptabilisées.
Des règles différentes s’appliquent selon le régime de retraite et la composition du foyer. Additionner la pension de réversion à d’autres retraites ou allocations modifie directement le montant final. Quant à la procédure, elle n’attend pas : chaque étape impose son délai, et repousser la demande, c’est parfois perdre des droits.
Pension de réversion : à quoi sert-elle et qui peut en bénéficier ?
La pension de réversion constitue un filet de sécurité pour le conjoint survivant après le décès d’un assuré du régime général, d’une caisse complémentaire ou encore d’un régime spécial. Elle permet de toucher une fraction de la retraite à laquelle le conjoint disparu avait droit. Mais rien n’est automatique : déposer une demande reste indispensable, et répondre à des critères précis s’impose.
Le versement dépend de l’âge, du statut marital et des ressources. Seul le mariage ouvre l’accès à la pension : ni Pacs, ni concubinage ne sont pris en compte. Au régime général, il est nécessaire d’avoir 55 ans révolus. D’autres régimes réclament parfois un âge supérieur ou posent des exigences particulières. Selon les cas, la durée du mariage compte ou non : certains laissent la porte ouverte sans condition, d’autres exigent au moins deux ans d’union ou la présence d’un enfant commun.
Voici les situations fréquentes à retenir :
- Veuf ou veuve d’un fonctionnaire : la règle peut interdire de se remarier pour garder le bénéfice de la pension.
- Pension de réversion avec condition de ressources : au régime général, le plafond annuel est analysé à l’euro près.
- Allocation veuvage : il s’agit d’un versement transitoire soumis à conditions, distinct de la pension de réversion classique.
Selon le régime de retraite du défunt, les modalités d’accès diffèrent : conditions, montants et majorations ne s’alignent pas. Prendre le temps d’examiner chaque dossier évite bien des déconvenues. Ignorer une majoration possible peut coûter cher à long terme.
Quels sont les plafonds de revenus à respecter en 2025 ?
La condition de ressources occupe une place centrale pour l’attribution de la pension de réversion au régime général. En 2025, le seuil annuel est fixé à 24 232 € pour une personne seule, soit deux smics nets environ. Pour un couple, cette limite grimpe à 38 771 €. Sont pris en compte : salaires, pensions, loyers, intérêts, pensions alimentaires, capitaux, rentes et autres revenus similaires.
L’administration examine les revenus perçus lors des douze derniers mois. Si la situation change, un nouveau contrôle peut survenir. Notons que la pension de réversion s’ajoute aussi à ce calcul. Le respect du plafond est impératif : aucun excès n’est toléré.
- Pour une personne seule, la barre à ne pas dépasser s’établit à 24 232 € sur l’année
- Pour un couple, la limite s’élève à 38 771 €
Certaines ressources ne sont pas retenues dans ce calcul : aides au logement, prestations sociales, indemnités de guerre n’entrent pas dans la comptabilité. La situation du foyer, enfants, remariage, peut changer la donne au moment de l’analyse. Une déclaration rigoureuse est attendue : une simple imprécision suspend le versement.
Cet examen concerne les régimes comme la CNAV. Les complémentaires, telles que l’Agirc-Arrco, n’imposent pas de plafond de revenus. Consulter les règlements propres à chaque caisse demeure indispensable pour éviter les mauvaises surprises.
Montant maximum : comment est-il calculé et quelles sont les limites à connaître ?
Le montant maximal de la pension de réversion dépend essentiellement des droits du conjoint décédé. Pour le régime général, il s’élève à 54 % de la retraite de base acquis ou potentiel du défunt, avant toute décote ou majoration.
Le maintien sous le plafond de ressources reste impératif : si l’ajout de la pension fait dépasser la limite, la caisse ajuste le montant versé pour éviter le franchissement du seuil. Le critère est sans appel : l’ensemble des ressources, pension comprise, doit rester sous la borne fixée.
Pour mieux appréhender les ordres de grandeur, voici les points de repère à connaître :
- En 2024, le montant maximal mensuel pour la pension de réversion du régime général atteint 1 066,32 €. Ce chiffre évolue chaque année.
- Ceux qui ont élevé trois enfants ou plus bénéficient d’une majoration de 10 %.
- Sur les petites pensions, une majoration de 11,1 % entre en jeu selon la situation.
Du côté Agirc-Arrco ou autres complémentaires, le calcul s’opère sur la base de 60 % de la retraite complémentaire cumulée du défunt. Aucun plafond de ressources ici, mais tout dépend du nombre de points cotisés sur la carrière.
Les majorations pour enfants ou cas spécifiques influent aussi : scruter ces éléments peut transformer notablement la pension obtenue. Chaque demande mérite un examen attentif : rien n’est accordé d’office.
Les étapes clés pour demander la pension de réversion en toute sérénité
Pour demander une pension de réversion, la préparation du dossier est essentielle : acte de naissance, livret de famille, certificat de décès, relevés de carrière ou bulletins de salaire… Les justificatifs de ressources sont tout aussi incontournables, surtout dans le régime général.
Le formulaire dédié peut se compléter en ligne ou se retirer auprès de la caisse du défunt. Pour chaque régime complémentaire, une demande spécifique est exigée. Il vaut mieux anticiper, car le délai de traitement peut s’étendre sur plusieurs mois, notamment dans les situations où plusieurs caisses interviennent.
À chaque régime, sa procédure
- Le régime général offre une procédure centralisée : un dossier unique suffit pour toutes les caisses de base concernées.
- En régimes complémentaires, des formulaires séparés sont requis : chaque caisse évalue la pension à sa façon.
On fait rarement appel à un notaire, sauf succession complexe ou cas particulier. Pour s’assurer que l’on reste sous les plafonds exigés, les simulateurs en ligne facilitent la vérification avant d’envoyer son dossier. Une attention soutenue sur chaque pièce du dossier, c’est la clé pour éviter d’être pénalisé par une omission.
À travers chaque étape, une certitude demeure : la prudence et l’exactitude remplacent l’urgence. Avec cette vigilance, traverser le parcours administratif devient moins redoutable et la continuité des droits du conjoint disparu se retrouve pleinement assurée.


