Depuis 2023, l’indemnisation chômage peut être maintenue jusqu’à 62 ans sous conditions, alors que la réforme des retraites a relevé progressivement l’âge légal de départ. Les règles varient selon la durée de cotisation, le type de contrat perdu et le parcours antérieur.Un salarié âgé qui perd son emploi après 60 ans n’est pas soumis aux mêmes critères de contrôle que les plus jeunes. Certaines périodes de chômage peuvent compter pour le calcul de la retraite, mais des écarts importants subsistent selon les situations. Les dispositifs de reconversion restent également connus et accessibles.
Chômage après 60 ans : ce qui a changé récemment pour les seniors
Depuis que l’âge légal de départ à la retraite a reculé, la fin de carrière n’obéit plus tout à fait aux mêmes règles pour les demandeurs d’emploi seniors. Les pistes de sortie se sont multipliées, tout comme les ajustements dans la façon dont l’assurance chômage accompagne ceux qui franchissent la barre des 60 ans. La durée d’indemnisation varie désormais selon des critères personnalisés, avec un suivi plus resserré par France Travail, l’ex-Pôle emploi.
La règle automatique des 36 mois d’indemnisation pour les plus de 55 ans a disparu. Aujourd’hui, chaque dossier fait l’objet d’une analyse plus fine : entretiens réguliers, accompagnement individuel, et un intérêt marqué pour les ruptures conventionnelles qui se sont multipliées. Les seniors doivent porter une attention particulière à certains points concrets :
- Les ruptures conventionnelles ouvrent toujours des droits, mais il faut respecter scrupuleusement les délais et bien vérifier la nature du contrat rompu.
- Après une rupture, la période de chômage peut valider des trimestres de retraite, à condition d’être indemnisé.
Autre modification notable : les échanges se sont intensifiés entre l’assurance chômage et les caisses de retraite, pour assurer une continuité de droits lors du passage à la retraite. Les seniors bénéficient d’initiatives spécifiques, comme des ateliers dédiés, des offres d’emploi ciblées, ou encore la mobilisation d’entreprises partenaires pour faciliter leur retour sur le marché du travail.
Il n’existe plus de durée d’indemnisation “idéale” définie à l’avance. Prendre rendez-vous avec un conseiller France Travail permet de faire le point sur son parcours, son ancienneté, la nature de la rupture et les conséquences sur la retraite. Les règles évoluent vite : il faut rester attentif pour préserver l’équilibre entre la sécurité financière et le calendrier de départ de l’emploi.
Quelle durée d’indemnisation espérer selon sa situation ?
La durée d’indemnisation au chômage après 60 ans dépend du parcours professionnel et du contrat de travail perdu. L’assurance chômage distingue plusieurs profils parmi les demandeurs d’emploi seniors.
Un salarié âgé de 53 à 54 ans à la rupture de contrat peut bénéficier d’un maximum de 22 mois d’indemnisation (soit 730 jours). Pour les personnes de 55 ans et plus, ce plafond grimpe à 27 mois (913 jours), à condition d’avoir travaillé suffisamment dans les deux ans précédant la perte d’emploi. Passé 60 ans, il n’existe pas de rallonge spécifique : l’ARE (Aide au retour à l’emploi) s’applique jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite, dans la limite de ces durées.
Quelques paramètres jouent un rôle clé dans la gestion de vos droits :
- Le salaire journalier de référence sert de base au calcul du montant de l’allocation.
- La façon dont le contrat s’est terminé (licenciement ou rupture conventionnelle) ne change pas la durée d’indemnisation, mais peut modifier le délai avant prise en charge.
- L’allocation chômage s’arrête dès que la retraite à taux plein est liquidée, même si la durée totale d’indemnisation initialement prévue n’est pas consommée.
Face à ces règles, il reste indispensable de consulter régulièrement le site de France Travail ou de solliciter l’avis d’un conseiller pour anticiper les changements. Grâce à la coordination entre France Travail et les caisses de retraite, la transition vers la retraite se fait sans rupture de droits, ce qui permet de sécuriser le versement de l’indemnisation jusqu’à la liquidation de la pension.
Chômage et retraite : comprendre l’impact sur votre future pension
Après 60 ans, chaque journée de chômage indemnisé compte pour la retraite. France Travail transmet systématiquement ces périodes à la Caisse nationale d’assurance vieillesse, permettant de valider des trimestres pour la retraite de base. Pour être concret : il faut 50 jours de chômage indemnisé pour valider un trimestre de retraite, dans la limite de quatre trimestres par an, comme pour une activité salariée.
Du côté de la retraite complémentaire Agirc-Arrco, la logique reste la même. Dès lors que l’ARE est versée, la caisse complémentaire attribue des points en fonction du dernier salaire. Ce système limite la perte de droits sur la pension complémentaire, même si la période de chômage s’éternise.
Voici les points majeurs à garder en tête si vous êtes concerné :
- Un trimestre de retraite validé tous les 50 jours indemnisés.
- Des points Agirc-Arrco attribués automatiquement pendant toute la durée de versement de l’ARE.
- Dès que l’indemnisation s’arrête, la validation de nouveaux trimestres cesse, même si l’inscription chez France Travail continue.
Pour éviter toute mauvaise surprise, il est préférable de contrôler chaque année son relevé de carrière et de contacter sa caisse de retraite en cas de doute sur la prise en compte des périodes de chômage après 60 ans. Certains dispositifs peuvent varier en fonction du type d’indemnisation ou du régime de retraite concerné, d’où l’intérêt d’une vigilance régulière.
Reconversion professionnelle après 60 ans : dispositifs et conseils pour rebondir
La reconversion professionnelle attire de plus en plus de seniors demandeurs d’emploi. Après une rupture conventionnelle ou un licenciement, nombreux sont ceux qui choisissent de se réinventer et de donner une nouvelle impulsion à leur parcours. France Travail propose un accompagnement ciblé, en s’appuyant sur l’expérience et le réseau des plus de 60 ans.
Pour ceux qui souhaitent s’engager dans une nouvelle aventure professionnelle, la création d’entreprise offre une perspective crédible. Le maintien partiel de l’ARE permet de sécuriser ses ressources pendant la phase de lancement. Certains dispositifs, comme l’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise) ou le cumul emploi-retraite, peuvent faciliter le passage vers l’entrepreneuriat.
La formation reste ouverte à toutes les générations. Qu’il s’agisse de travailleurs saisonniers, de salariés en reconversion ou de personnes souhaitant se spécialiser, le Compte personnel de formation (CPF) peut être mobilisé à tout âge. Le conseil en évolution professionnelle (CEP) aide à construire un projet sérieux, adapté à la réalité du marché.
Pour réussir sa reconversion après 60 ans, plusieurs leviers méritent d’être actionnés :
- Utilisez vos droits à la formation pour renforcer votre attractivité sur le marché du travail.
- Rencontrez un conseiller France Travail pour évaluer la faisabilité d’un projet de création d’activité.
- Évaluez si les critères d’une offre raisonnable d’emploi correspondent à votre profil et à vos attentes.
Réussir une reconversion ne s’improvise pas. Tout se joue dans la préparation, la compréhension des dispositifs accessibles après 60 ans et la connaissance concrète du marché ciblé.
À 60 ans, le chômage ne marque pas la fin de l’histoire. Il peut devenir l’occasion de s’autoriser un nouveau départ, à condition de savoir saisir les opportunités et de s’entourer des bons appuis. Et si, finalement, cette étape ouvrait la porte à une trajectoire inattendue ?


